Cest
le 26 janvier dernier que notre président et notre trésorière
répondaient à linvitation de notre maire Jacques
Augarde au Sénat. Ce dernier avait organisé une rencontre
avec des responsables de lEtat chargés des rapatriés.
A loccasion dun repas convivial nos deux représentants
faisaient la connaissance de Messieurs Marc DUBOURDIEU, Président
de la Mission Interministérielle aux rapatriés, de Serge
MUCETTI Directeur au Ministère des Affaires Etrangères,
et Alain VAUTHIER, Directeur Général de lANIFOM.
Cétait loccasion pour nos deux responsables de présenter
lassociation « Ceux de Bougie et de sa Région »,
ses buts depuis 1964, ses réalisations, ses actions et particulièrement
entretenir ces hautes personnalités de leurs (vos) préoccupations
concernant les cimetières de Béjaïa dans le cadre
de la loi de juillet 2004, prévoyant un plan daction et
de coopération en faveur des sépultures civiles françaises.
Nos interlocuteurs se sont montrés attentifs et sensibilisés
par nos préoccupations et devant le sérieux de notre exposé,
cautionné par notre Maire J. Augarde, se sont engagés
à tenir compte de nos remarques et de nous tenir informés
des décisions prises par lEtat français concernant
particulièrement les cimetières de Béjaïa.
Nous nous sommes séparé après trois heures de discussion
avec lespoir que nos démarches pourront arriver enfin à
terme.
En ce début 2005, soit 43 ans après notre exode, nous
pensons quil est opportun de faire un rappel et un point de la
situation.
HISTORIQUE
Depuis que le Groupe existe (1964), les cimetières (chrétien
et israélite) font partie des préoccupations les plus
importantes de l'association, en témoigne l'historique succinct
qui suit.
Dès notre départ nous avons fait en sorte que le cimetière
chrétien soit pourvu d'un service de gardiennage. Jacques Sax,
résidant permanent à Bougie a organisé et organise
encore aujourd'hui le suivi de l'entretien . Il le sera tout dabord
assuré par M. Bacceï puis par Mme Pigalle jusquen
1994. Actuellement cest Monsieur Sahnoune qui en plus de lentretien
élève une meute de chiens pour contrôler les allées
et venues et dissuader les intrus.
Les frais de gardiennage ont toujours été en grande partie
assurés par les fonds de l'association qui a eu et a toujours
pour cela un budget moyen annuel de l'ordre de 1200 euros en valeur
constante.
Les correspondances entretenues avec les différents gardiens,
les visites occasionnelles de nombreuses familles ainsi que les voyages-pélerinages
organisés par l'association en 1982, 1985, 1987 et 1989 ont permis
à plus de 800 dentre nous de se recueillir sur les tombes
et à ces occasions d'entretenir des relations les plus cordiales
avec les autorités et la population locales.
Seul le cimetière Israélite est depuis les années
60 dans un état de délabrement des plus sérieux.
De nombreuses démarches auprès des autorités ministérielles
et confessionnelles n'ont jamais abouti positivement
Malheureusement le temps fait son oeuvre et les dégradations
inévitables se poursuivent : des incendies dévastateurs
particulièrement courant de l'été 1988, l'invasion
des singes locaux (une espèce protégée), l'envahissement
inexorable des herbes, racines, broussailles, le pillage de 170 tombes
dans la partie haute en 1997, l'effondrement du mur d'enceinte ont raison
des efforts que nous avons pu faire tout au long de ces 40 années.
Dès 1980, il était sage de pressentir ce qui allait
arriver. C'est ainsi que Louis Alibelli et Marcel Bochon, membres fondateurs
de notre groupe et responsables alors de l'association ont dû
raisonnablement chercher des solutions d'avenir pour le long terme.
En 1989, un projet d'ossuaire vous était proposé.
89 % d'entre vous contactées y étaient favorables, mais
il fallait malgré tout tenir compte de certaines réticences
dues à la faisabilité de l'intervention en pays étranger,
au coût financier.
En 1991, un « Mémoire à propos du cimetière
de Bougie » était présenté à Monsieur
Laurent Cathala Secrétaire d'Etat à la famille, aux personnes
agées et aux rapatriés.
Cette démarche était soutenue, comme de nombreuses autres,
par notre Maire Jacques Augarde.
1992 1993 et dans le cadre de dispositions prises entre
le Ministre des Affaires Etrangères et les associations de rapatriés,
certains regroupements étaient envisagés et même
réalisés. Il semblait alors opportun de relancer cette
idée d'ossuaire pour nos cimetières.
Les événements en Algérie à cette époque
ont eu raison de l'aboutissement de ces décisions et nous en
sommes restés là.
L'Association pour la sauvegarde des cimetières d'Algérie
(A.S.C.A.) lors de son voyage en Mars 1993 visite le cimetière
de Béjaïa et cite dans son compte rendu :
« Reçus par M. Sax originaire de Bougie et y demeurant,
ensemble, nous avons visité le Cimetière. Agréable
surprise, que de trouver des lieux en parfait état de conservation.
Aucune profanation constatée. Tout est intact, et parfaitement
entretenu. Il faut signaler qu'une dame française (Mme Pigalle)
veuve d'un Pieds-noirs, demeure dans la maison du gardien et veille
à l'entretien et aux allées et venues. Nous avons remercié
M. Sax de son accueil et de son dévoument ainsi que l'aide qu'il
apporte à Mme Pigalle pour la sauvegarde des lieux »
1997 Profanation du cimetière chrétien.
C'est grâce à Mrs Sax et Sahnoune, toujours sur place,
que des réparations ont pu être effectuées avec
l'appui financier de l'association
Jusqu'en 2003 Poursuite par les nouveaux responsables
de l'association des efforts d'entretien courants. Ceux-ci malgré
la présence efficace sur place de Jacky Sax et de M. Sahnoune
se montrent insuffisants devant la course en avant de « dame nature
».
Une recherche permanente de solutions est engagée : poursuite
de l'adhésion à l'ASCA, nombreux contacts avec le Consulat
de France par J. Sax.
En mars 2003 visite sur place de l'Association « In Mémoriam
» qui constate l'état avancé des dégradations
et en analyse les causes. J. SAX fournit à Mme Denise Boutet,
la responsable, des devis pour la réfection du mur d'enceinte.
Puis en 2004, ce sera la loi sur les Rapatriés prévoyant
un plan d'action et de coopération en faveur des sépultures
civiles françaises en Algérie qui nous donne le grand
espoir de voir l'aboutissement de nos demandes.
L'arrêté du 7 décembre 2004 relatif au regroupement
des sépultures civiles françaises en Algérie prévoit
un premier regroupement en tombes collectives ou ossuaires, des sépultures
françaises issues d'un certain nombre de cimetières*.
Les familles pouvant justifier, par tout moyen, de la sépulture
de parents dans les cimetières concernés peuvent, si elles
le souhaitent, faire effectuer, à leur frais, le transfert en
France de leurs défunts. Elle disposent d'un délai minimum
de 4 mois à compter de la publication de l'arrêté
au Journal Officiel soit jusqu'au 14 mai 2005 pour faire connaître
leur décision au consulat général de France à
Annaba. Une fiche technique est disponible à ce consulat , et
au ministère des Affaires étrangères 244 bd Saint
Germain, 75303 Paris 07 SP
Bien entendu, cela ne signifie pas que les dépouilles des défunts
devront être transférées dans ce délai de
quatre mois. Les opérations de regroupement devant se dérouler
sur plusieurs mois voire plusieurs années, les familles pourront
jusqu'à leur achèvement exprimer leurs volonté.
* Le cimetière de Béjaïa regroupera les cimetières
de Adekar, Akbou, Aokas, El Kseur, Seddouk, Sidi Aïch, Taskriout.
Pour plus d'information visitez le site :
www.consulfrance-alger.org