Balthazard-Charles-Auguste-Valentin
Claraz est né à Lyon le 4 janvier 1834, petit-fils du
Docteur Balthazard Claraz. A seize ans, il s'engage dans le régiment
des tirailleurs algériens, dans lequel il fera les campagnes d'Afrique
jusqu'en 1863.
Il démissionne de l'armée et s'installe à Djidjelli
comme caissier comptable dans la maison Trabet (constructeur du port de
cette ville, entrepreneur de travaux du génie militaire et exploitant
des forêts). En 1865, il devient l'associé de Monsieur Pascal
Jean négociant et banquier de l'entreprise Trabet.
Il fait commerce de blés, huiles et autres denrées indigènes
jusqu'en mars 1875; époque de la mort de Monsieur Pascal Jean.
Dans l'intervalle, il épouse le 3 juillet 1865 Françoise
Henriette Chavasse. Ils habitent Djidjelli puis de 1868 à 1875
ils s'installent à Bougie. Ils quitteront Bougie le 5 avril 1875,
après le décès de Léon Larrodi 16 ans, enfant
dont il est le tuteur, qu'ils élèvent pendant neuf ans avec
l'intention de l'adopter plus tard.
Sa femme devient malade après la mort de Léon. Ils quittent
l'Algérie pour s'installer au Val (Var) dont le climat méridional
se rapproche le plus de celui de l'Algérie...
Le 15 mai 1893 Françoise Henriette Chavasse décède.
Charles Auguste s'installe alors à Lyon, où il décède
le 8 février 1916.
Entre temps Charles Auguste est élu Maire de Bougie en 1871.
Sous son mandat sont mis en uvres l'aménagement de nouvelles
conduites d'eau, l'extension de la ville, l'aménagement des cimetières
chrétiens et musulmans, la construction du commissariat de police,
la création de l'école de filles c'est aussi de cette époque
que date la plantation de ficus de la place Clément Martel. Lorsque
l'insurrection éclate et que Bougie est menacée par les
insurgés sous la conduite du fameux Cheik Aziz. Monsieur Claraz
en sa qualité d'ancien militaire, organise la défense de
sa ville avec l'aide d'un corps de miliciens dont il prend le commandement
grâce à son courage et à son énergie, il raffermit
le moral des habitants qui s'attendent à chaque moment à
un assaut formidable par son calme et son sang froid, il inspire confiance
aux plus timorés.
Jour et nuit on l'aperçoit circulant le long des remparts où
des postes ont été organisés à la hâte.
Pendant que les francs-tireurs sous les ordres du lieutenant Corvisier
et les mobiles du commandant Meilbac vont échanger les premiers
coups de feu avec les assaillants, les combats se succèdent sans
interruption, les ennemis comprenant que toute surprise est impossible,
ils abandonnent l'attaque et se retirent dans leurs montagnes. Bougie
est sauvée...
Charles-Auguste Claraz après ces événements se remet
au travail et en compagnie de ses dévoués collaborateurs
continue à s'occuper des intérêts de ses administrés,
jusqu'en avril 1875. Il reste à la mairie menant pour ainsi dire
militairement tout le personnel placé sous ses ordres, et c'est
à cette époque que sont entreprises des constructions nouvelles...
A sa mort en février 1916 " la Kabylie " journal politique,
commercial et agricole de l'arrondissement de Bougie lui fait un éloge
funèbre. Charles-Auguste Claraz était un brave homme, dont
le cur était généreux. Saluons respectueusement
sa dépouille mortelle, le nom d'Auguste Claraz restera lié
à l'histoire de Bougie...
Claude & Christine Claraz - 1999