Paru dans l' Écho de Bougie 2002
Rapporté par M. Faglin

LE PITON d' AKBOU

Nous évoquons ici quelques traits de l'histoire de la vallée de la Soummam avant 1871. C'est à cette date que les Français soumirent durablement la Kabylie.

Cependant cette région fut parcourue par les envahisseurs à toutes les époques. De la période romaine il reste, par exemple, aujourd'hui un monument appelé le "tombeau romain" et qui est une véritable célébrité de la région d'Akbou. Il est situé sur le versant occidental du " piton d'Akbou ", qui fait face à cette localité. Il domine la route qui va de Bougie aux Béni-Mansour et aurait été élevé à la mémoire d'un des gouverneurs de la ville romaine d'Ausum, c'est à dire, l'Akbou actuel. Il appartient à la catégorie des mausolées, surmontés d'une pyramide, et pourrait selon Stéphane Gsell (1), s'apparenter par son aspect extérieur à un célèbre tombeau qui s'élève à Amrith en Phénicie (actuel Liban). Ce mausolée d'Akbou ne semblerait pas antérieur au IIè siècle après J.C.
En ce qui concerne les autres conquérants, il n'est point de vestige durable de leur pénétration dans la région jusqu'à la colonisation française.

Certes la conquête arabe n'a pas produit de monuments dignes d'intérêt dans la vallée mais elle n'en aura pas moins durablement marqué les esprits, puisque les populations de la région ont toutes été islamisées. Il
semblerait que la vallée de l'Oued Sahel représentait, pour tous les conquérants, surtout un moyen aisé de communication.

Dans les premières années du XVIè siècle, cependant, on assista à la lutte de deux chefs Kabyles de part et d'autre du Djurdjura. L'un était le Sultan des Zouaouas (1) (tribu qui fut à l'origine du corps des zouaves), l'autre le Sultan des Beni-Abbès dont la capitale se situait dans les Biban. Avec la colonisation française la lutte entre ces deux entités cessa. Ces Béni-Abbès constituaient une fédération de cinq groupes (2). Les populations des Béni-Abbès avaient toujours joui d'une certaine indépendance grâce à leur caractère belliqueux et leur installation au milieu des montagnes d'un accès difficile.




(1) Morizot J., l'Algérie kabylisée, Peyronnet et Cie ed..
(2) A.S.C. : M 69 (256) Beni-Abbès (Archives d'OM)


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