HISTOIRE DE L'EGLISE SAINT JOSEPH DE BOUGIE


La ville de Bougie, 8 ans après avoir été conquise par les Français, comptait une garnison militaire de 500 hommes et de 300 colons environ. Les chrétiens disposaient, pour la prière, d’un bâtiment rudimentaire en bois appartenant à l’administration militaire.
Le 5 avril 1839, Mgr Antoine Dupuch (1800-1856) évêque d’Alger, est reçu par un jeune officier, Marie Alphonse Bedeau (1804-1863), en poste à Bougie, dans le but de fonder une paroisse. Il était accompagné par Mère Emilie de Vialar (1797-1856), fondatrice et supérieure des « soeurs de Saint Joseph de l’apparition » et de deux prêtres. Il laissa l’un d’entre eux, l’abbé Pierre Arnaud, avec le titre d’aumônier de l’hôpital, afin qu’il s’occupe des chrétiens de la ville. Mgr Dupuch célébra la messe dans le bâtiment en planche qu’il éleva tout de suite au rang de « chapelle » placée sous le patronage de Saint Joseph.
L’abbé Arnaud y restera jusqu’au 1er décembre 1850, date à laquelle l’Etat Français accordera le titre de « Paroisse » en nommant un premier curé, l’abbé Jean-Baptiste Rouzaud. Il restera à Bougie jusqu’en 1877.
La chapelle de bois devenant rapidement trop petit, l’évêque d’Alger, Mgr Louis Antoine Augustin Pavy (1805-1866), demande au gouvernement de construire une église. Cette demande fut entendue et le 15 octobre 1857, on posa la première pierre. Il semblerait que le lieu avait déjà été occupé par une mosquée détruite au XI°siècle.
En 1860, l’église est bénite et ouverte au culte. Sa consécration par Mgr Louis Robert (1819-1900), évêque de Constantine, n’interviendra que 20 ans plus tard, le 15 mai 1877.
Le 1er février 1900, des pêcheurs de la paroisse, originaires de Naples installent dans l’église une statue de St Giro, leur saint patron. Cette statue était située sur le dernier pilier droit, avant le transept, près de la chaire.
En 1914, sont installées les 2 cloches « Marie » et « Emilie Henriette ». Celles-ci ont été électrifiées en 1957. Ces cloches sont dans le clocher de l’église St Hilaire de Mèze (Hérault) depuis Pâques 2 avril 1972.
L’église devenue encore trop petite devant la population grandissante, le chanoine Joseph Lembo (1876- 1965), curé de la paroisse, décide de faire bâtir deux bas-côtés parallèles à la nef centrale. La première pierre de cet agrandissement sera posée le jour de la Toussaint 1922. L’inauguration et la bénédiction auront lieu le jour de Noël 1927. Les travaux ont été effectués par Georges et Louis Andréone de Bougie.
Le 10 avril 1927, jour des Rameaux, est installée la chaire, oeuvre des ébénistes Lucien Leroy et Edmond Duclaud de Bougie.
Le 20 février 1930 est inauguré l’orgue en tribune construit par Michel Merklin de Lyon. Cet instrument, a en lire la presse de l’époque, fera la fierté de la ville de Bougie et de nombreux concerts y ont été donnés. Un des premiers organistes sera Henri Belfort (1883-1943).
En 1932 Félix Borg, maire de Bougie fait installer une horloge électrique sur le clocher.
En 1935, la famille Auguste Festino-Pappalardo offre une statue de procession de la Vierge de la Médaille miraculeuse provenant des ateliers Rouillard d’Angers. C’est cette statue qui était couronnée chaque année par les enfants, lors d’une très belle célébration, le dernier jour du mois de mai.
En août 1937, s’inspirant du tableau de Murillo, Gabriel Salord-Gendre (1904-1980) peint une fresque représentant l’assomption de la Vierge Marie sur la coupole située à l’intersection du transept. Elle sera restaurée en septembre 1957 par son auteur et son fils Bernard.
A l’occasion des fêtes du centenaire de la pose de la première pierre, en 1957, le chanoine Angelo Vella (1906-1993) curé de la paroisse, avec le concours de la municipalité, fait entièrement restaurer l’intérieur de l’édifice (peintures, électricité, sonorisation, restauration des statues), et fait électrifier les cloches.
Le père Gabriel Piroird (1932-2019), nommé évêque de Constantine en 1983, est le dernier prêtre qui a célébré dans les deux églises de Bougie avant leur remise à l’État Algérien en 1968, et qui a assuré leur déménagement (Ste Thérèse en 1969 et St Joseph en 1970).

Alain Garda-Flip
paru dans notre bulletin 2019


Quelques vues de cette église à différentes époques

1857 - Construction d'origine sans les bas-cötés 1922 - les bas-côtés sont réalisés
Vue du bas côté gauche Une vue depuis la place Billard en contre-bas
Vue depuis la place de Gueydon (avant 1922) Vue panoramique depuis les quais du port
Accés au plan de l'église

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