Yves Bodeur est né à Bougie et il nous quitte à l’âge de quatre-vingt-un ans.
De son curriculum vitae aussi riche que discret, nous pouvons citer malgré tout quelques bribes importantes de sa vie.
Ses études s’étalent de l’École maternelle Charles Roux à Bougie à la Faculté de Sciences de Nantes. Dans cette prestigieuse Université, il passe brillamment du stade d’étudiant à celui de professeur. Enseignant et chercheur, il est l’auteur de nombreuses publications qui lui assurent une renommée certaine dans la Société Française de Géologie et autres hauts lieux scientifiques dans sa spécialité (« les cailloux » comme il le disait). Bougie doit à ce spécialiste de renom international son Musée de Géologie de Sidi Ouali à Béjaïa en participation sur place avec le Géhimad présidé par le Pr Aïssani.
C’est ainsi d’ailleurs qu’il est amené à retourner dans sa ville natale. A l’occasion de ses nombreux déplacements il assume pour notre association la « gestion » des cimetières. Il prend ainsi la relève de nos amis Andréone et Sax.
Rappelons qu’il s’implique dans le recrutement des gardiens bien souvent éphémères, qu’il supervise les travaux d’entretien en relation directe avec le Consulat de France et les autorité locales (APC). Il effectue un travail minutieux de reconstitution du plan du cimetière chrétien ainsi que le relevé précis des concessions.
Souvenons-nous aussi du douloureux épisode du saccage des tombes en 2013. Dans ce contexte dramatique il s’est particulièrement investi dans la réhabilitation des sépultures : leur inventaire (plus de 2000 photos), les mises en sécurité, la surveillance, avec l’aide de Lydia Sax, des réparations et des suites judiciaires liées à cette triste situation.
Malgré ces actions aussi efficaces sur le moment, il restait comme nous, malheureusement, fataliste quant à l’avenir de notre ultime présence « là-bas » : nos cimetières.
Au-delà de son dévouement pour cette mémoire, Yves était un Ami fidèle, discret et grand connaisseur de l’histoire de sa ville natale et de la Kabylie. Il était pour l’association un documentaliste, un archiviste précis, rigoureux, fier de ses sources.
Nous garderons en mémoire ses nombreux articles dans les colonnes de l’Avenir et de L’Écho de Bougie, ses expositions thématiques chaque année en association avec le CDHA d’Aix-en-Provence lors de nos réunions à Sète. Il conseillait aussi, grâce à ses connaissances sur l'histoire de la ville de Bougie et son importante documentation personnelle, tout ceux qui désiraient présenter des articles dans notre bulletin annuel.
Souvenir, souvenirs… Yves tu occuperas une place importante dans les nôtres !
Yves Dubar et Roland Pêtre