A partir de 1830, le développement industriel et des moyens de communication justifièrent l'accroissement des bureaux à l'étranger. Notamment un bureau fut implanté dans presque chacune des escales de la dynamique Messageries Maritimes.
Chaque bureau à l'étranger était doté d'un numéro dans la nomenclature officielle de la Poste française appelée d'abord ‘petits chiffres” puis refondue en « gros chiffres » à partir de 1860.
La conquête puis la colonisation de l'Algérie par la France entamée en 1830 eut pour conséquence l'installation de nombreuses implantations postales.
Bizarrement, alors qu'à partir de 1848 l'Algérie fut officiellement annexée par la France et organisée en départements, les bureaux algériens étaient considérés comme des bureaux « à l'étranger ».

Oblitérations postales de Bougie de 1834 à 1963

 - Période antérieure à la création du timbre-poste : 1834 - 1850
Comme le timbre-poste n’a existé que fin 1849, on payait au bureau de poste du départ de la lettre une taxe en fonction de la distance et du poids de la lettre.
Une fois le port payé, le postier du guichet donnait sur l'enveloppe un coup de tampon à l'encre rouge : « PP », c’est-à-dire Port Payé. Figurait aussi un cachet rond identifiant la poste de départ et précisant la date. La lettre portait également un autre cachet rond correspondant à la ville du grand centre de tri (ville et dates-y figuraient). Enfin, la ville de réception apposait son cachet, rond également.

Oblitération en Algérie Française précisant le nom de la ville et la date d’arrivée.
Voir photos de ces cachets. Ce qui prouve bien que dès 1839 les Français avaient déjà construit un bureau de poste à Bougie, arraché aux pirates Barbaresques en 1834. En ces temps-là, l'enveloppe n’existait pas encore, on pliait la lettre parallèlement aux quatre coins pour la replier et la cacheter avec une pastille collante en cire.

Il — Période de la création du timbre-poste en 1849
On a utilisé de 1850 à 1924 les timbres de la Métropole non surchargés, oblitérés par un cachet en forme de losange portant le numéro du bureau de poste à « l'étranger » et le cachet rond de la poste de départ à côté…
- Toutefois, de 1850 à 1852, l'Administration des Postes a utilisé les timbres de Cérès avec « Répub-Franc » en haut du timbre et « 20c Postes » en bas (Cérès est l'emblème de la IIème République).
- De 1852 à 1853 (on est encore dans la Ilème République) on a utilisé les timbres à l'effigie du nouveau Président de la République : Louis Napoléon (futur Napoléon III) avec les losanges (comme ci-dessus) sur le timbre et le cachet “Bougie-Algérie” (cachet rond avec la date au centre). 5018 étant le numéro de la poste de Bougie en grand format et appelé « gros chiffre » et « Répub- Franc » en haut du timbre.
- Second Empire, de 1853 à 1862.

Il y a désormais « Empire-Franc » en haut du timbre avec l'effigie de Napoléon II ! sans les lauriers autour de la tête plus le cachet en forme de losange (5018) et le timbre rond de Bougie-Algérie à côté).

 - Second Empire – deuxième période — de 1863 à 1870. L’effigie de Napoléon III est laurée (couronne de lauriers) et l'inscription “Empire- Franc” en haut du timbre et comme auparavant le losange (5018) et le cachet rond (Bougie-Algérie).

Les principaux bureaux de Postes en Algérie sont : Aumale 5010 — Batna 9011 — Blidah 5013 — Bône 5015 -— Bougie 5018 — Constantine 5023 — Mascara 5042 — Médéah 5043 — Mostaganem 5048 — Oran 5051 — Philippeville 5055 — Sétif 5062 — St Denis du Sig 5070 -Tenez (Ténès) 5072 — Tlemcen 5075.
- IIIème République — période allant de l’année 1871 à 1924 (date du premier timbre spécifique avec la mention Algérie en surcharge sur les timbres-poste de la Métropole). A cette époque, c’est le cachet rond BOUGIE-CONSTANTINE qui est en service.
- 1926 — Mise en service du premier timbre spécifique à l'Algérie avec deux figurines :
Rue de la Casbah avec « Algérie Postes » et Mosquée de Sidi Abderahmane avec « Algérie Postes ». Plus le cachet rond « BOUGIE – CONSTANTINE » jusqu’à la création du département de Sétif.
- 1958 — Sortie du dernier timbre
avec “Algérie-Postes”. C'était le timbre n° 353, de 6 Francs rouge, vert et blanc aux armoiries de la ville d'Alger.
- 1959 — 1962 — ont été remis en service les mêmes timbres que ceux de la Métropole avec cachet d’oblitération :
- BOUGIE — CONSTANTINE puis
- BOUGIE — SETIF puis
- BOUGIE — BOUGIE (17/3/1958) et
- BOUGIE — SETIF (7/11/1959)

Voir aussi l’article traitant de la vie de ces départements.

Charles HOVELACQUE