Paru dans l' Écho de Bougie 2002

Le CIPPE de LAMBÈSE - Une HISTOIRE....d' EAU


L'approvisionnement en eau de BOUGIE s’effectuait grâce aux sources du Gouraya et des Aiguades ; cette dernière, située dans le ravin des Singes nécessitait une station de pompage pour amener l'eau
jusque’à la ville. Vite insuffisantes pour le nombre accru de la population, on a pensé en 1896 remettre en état l’aqueduc de TOUDJA, aqueduc construit par les Romains au IIè siècle après J.C ; nous en avions une trace à Bougie avec le cippe de Lambèse (*).
La stèle située sur la placette en face de la mairie, est une partie d'un monument de forme hexagonale racontant l’histoire du tracé de cet aqueduc (*) menant l’eau de TOUDJA à BOUGIE ; stèle découverte à Lambèse en 1866 puis ramenée à BOUGIE .
Cette inscription donne une partie du texte d’une lettre adressée par le gouverneur de la ville, Varius Clemens, au gouverneur de la Mauritanie césarienne sous le règne d’ Adrien (117 à 138), ainsi conçue :

Au nom d’une cité splendide et de ses habitants, je te prie Seigneur, d’engager le niveleur Nonius Datus, vétéran de le 3e légion Augusta, à venir à Saldae afin d’y terminer son œuvre

Une autre partie de l’inscription donne le rapport après son achèvement des travaux, dans les termes suivants :

“ Je suis parti, en route j’ai été assailli par des brigands. Je me suis échappé, nu et blessé, j’ ai pu arriver à SALDAE avec les mien . J’ai vu le gouverneur VARIUS CLEMENS. Il m’a conduit à la montagne où l’on se désolait sur I’incertitude du creusement d’un tunnel qu’on voulait abandonner parce qu’on avait déjà ouvert plus de longueur que n’en comportait
épaisseur de la montagne. Il m’apparut qu’on avait abandonné la ligne droite dans l’attaque du côté amont ; on s’était porté à droite vers le midi et dans l’attaque aval, également à droite vers le Nord. Les deux sections n’étant pas sur la même ligne ne se rejoignaient pas. Cependant, la ligne droite avait été piquetée sur la montagne, d’Orient en Occident. Pour que le lecteur ne fasse pas d’erreur au sujet de la galerie souterraine, j’appelle amont la partie qui reçoit l’eau et aval celle qui l’émet. Lorsque j’eus rectifié le travail, sachant comment chacun avait procédé dans son attaque, j’ai mis en émulation des hommes de la flotte et des hommes de louage et ils sont parvenus à opérer le percement et moi, le premier qui avait fait le nivellement, indiqué le tracé et prescrit ce qu’il fallait faire suivant les plans remis à PETRONIUS CELER, j’ai ainsi achevé l’œuvre. Après l’arrivée de l’eau, VARIUS CLEMENS en a fait l’inauguration

Depuis d’autres sources ont été captées dans la région.

Au nom d’une cité splendide et de ses habitants, je te prie Seigneur, d’engager le niveleur Nonius Datus, vétéran de le 3e légion Augusta, à venir à Saldae afin d’y terminer son œuvre

Une autre partie de l’inscription donne le rapport après son achèvement des travaux, dans les termes suivants :

“ Je suis parti, en route j’ai été assailli par des brigands. Je me suis échappé, nu et blessé, j’ ai pu arriver à SALDAE avec les mien . J’ai vu le gouverneur VARIUS CLEMENS. Il m’a conduit à la montagne où l’on se désolait sur I’incertitude du creusement d’un tunnel qu’on voulait abandonner parce qu’on avait déjà ouvert plus de longueur que n’en comportait
l'épaisseur de la montagne. Il m’apparut qu’on avait abandonné la ligne droite dans l’attaque du côté amont ; on s’était porté à droite vers le midi et dans l’attaque aval, également à droite vers le Nord. Les deux sections n’étant pas sur la même ligne ne se rejoignaient pas. Cependant, la ligne droite avait été piquetée sur la montagne, d’Orient en Occident. Pour que le lecteur ne fasse pas d’erreur au sujet de la galerie souterraine, j’appelle amont la partie qui reçoit l’eau et aval celle qui l’émet. Lorsque j’eus rectifié le travail, sachant comment chacun avait procédé dans son attaque, j’ai mis en émulation des hommes de la flotte et des hommes de louage et ils sont parvenus à opérer le percement et moi, le premier qui avait fait le nivellement, indiqué le tracé et prescrit ce qu’il fallait faire suivant les plans remis à PETRONIUS CELER, j’ai ainsi achevé l’œuvre. Après l’arrivée de l’eau, VARIUS CLEMENS en a fait l’inauguration

Depuis d’autres sources ont été captées dans la région.


(*) Lambèse, Tazoult de nos jours, wilaya de Batna, au Nord de l’Aurès (lieu d’importantes ruines romaines)
(*) longueur du tunnel 560 ml . La conduite alimenta Bougie à partir de l’An 152.



rapporté par Arlette JAMBERT
Sources: Archives Mairie de Bougie
Bougie, la perle de l’ Afrique du Nord par L.S. de HALSBOURG


Extrait d'Histoires de Bougie par Y. COMOLLI

 

Cet aqueduc a fait couler beaucoup d'eau... et d'encre aussi ! Allez sur Internet pour découvrir photos et textes de toutes sortes.
Rendez-vous aussi à cette page de notre site pour un article sur les différentes adduction d'eau qui existaient à Bougie : Aiguades - Kéfrida
La source de Toudja
Photo extraite du livret-guide édité par le Syndicat d'initiative de Bougie en 1914
Le Cippe de Lambèse à Bougie
(photo C. Dubar)
Nota : il est possible, en vous connectant sur Google-books, d'avoir accès aux notes de Jean-Pierre Laporte dans l'ouvrage de Robert Bedon : Les aqueducs de la Gaule romaine et des régions voisines.
Voici l'adresse où vous connecter. Dans un premier temps : http://books.google.fr
Dans la zone de recherche inscrivez le titre de l'ouvrage puis rendez-vous, en lecture uniquement, aux pages 747 à 778.
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